Le 29 mars dernier, les élèves de Terminale L se rendaient au Lycée Jean-Pierre Vernant, de Sèvres, pour entendre les auteurs mis en concurrence pour le prix philosophique des lycéens. 150 élèves venus de Paris, mais aussi, comme nous, de proche banlieue ou de province étaient présents.

Et 20 lycées ont également participé par l'intermédiaire de la visioconférence. Ainsi, nous avons eu la possibilité d'entendre, par exemple, des élèves qui posaient leurs questions à partir du lycée français de Rome.
Deux des auteurs étaient présents : Francis Wolff, auteur d'un livre intitulé : il n'y a pas d'amour parfait, et Anne-Lyse Chabert, auteur d'un livre intitulé : Transformer le handicap. La qualité des questions posées par les élèves, invités à monter à la tribune, ou à poser leurs questions à distance, était très impressionnante. Marie Bentolila a représenté ses camarades pour poser les questions des TL de Petit Val : « comment transformer, métamorphoser, ce qui fait partie de nous ? », « de quelle manière et dans quel cas le regard des autres permet-il le dépassement et la transformation du handicap ? » a demandé Marie, au nom de ses camarades, avant que Anne-Lyse Chabert ne réponde aux questions qui lui étaient posées avec précision et patience. C'était la première fois en France qu'une personne sévèrement handicapée s'adressait à tant de lycéens à la fois. Le témoignage a été intense. Puis sont venus les questions, évidemment nombreuses sur un tel sujet, posées à Francis Wolff. Avec humour celui-ci a fait remarqué qu'il s'adressait à des jeunes gens qui sont sans doute au début de leur carrière amoureuse, tandis qu'il pense être à la fin de la sienne ! Situant l'amour entre passion, désir, et amitié l'auteur a essayé d'approcher, à l'aide d'exemples littéraires souvent connus des élèves, la notion d'amour.
François Jullien, auteur d'un texte intitulé : Il n'y a pas d'identité culturelle, n'ayant pu se déplacer, nous lui avons adressé nos questions par écrit.
La rencontre a été riche, et, par ce prix, les élèves ont pu faire l'expérience du fait que la philosophie ne se réduit pas à un exercice scolaire, mais demeure une expérience vivante qui aborde à la fois les questions que les hommes se posent depuis toujours, et celles qui concernent nos sociétés de la façon la plus actuelle.